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¤ Web-Khankah ¤

Majnou écrivant le nom de sa Bien-Aimée - [Histoire n°8]

 

 

 

Histoire de Majnou écrivant le nom de Laïla sur le sable

 

[Histoire n°8]

 

 

Un jour, Madjnou, se trouvant sur la berge d’une rivière, se mit à écrire sur le sable, avec les doigts, le nom de sa bien-aimé Laïla. Un passant lui dit d’une voix moqueuse :

 


 

 

                 

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 Maoulânâ Roûmî parle :

 


 

 Si l’attrait pour une créature produit un tel effet sur un homme, l’amour d’Allah ne peut être moindre que cela. L’amoureux du divin doit être comme un ballon que tout le monde bouscule et frappe mais qui ne se plaint pas ; au contraire, il sourit intérieurement car c’est cela même qui le fait avancer...

Car dans la voie de l’amour, il faut apprendre à s’effacer devant le plaisir du Bien-Aimé, c’est-à-dire à se soumettre entièrement à tous Ses commandements, que cela nous plaise ou non, que cela plaise aux autres ou non.

 

 

 Cette histoire est une leçon pour les gens vides d’amour et au cœur de pierre, dont le regard est basé sur l’apparence seule, critiquant ceux qui répètent continuellement le nom d’Allah, disant : “Mais pourquoi ces “soufis” (derviches) répètent-t-ils sans cesse le nom d’Allah et manifestent-t-ils ainsi leur amour ; que signifient ces soupirs, ces lamentations et ces cris d’amour ? Nous aussi avons étudié les textes religieux et avons toute une bibliothèque chez nous, nous aussi faisons des discours, mais pourquoi n’avons-nous pas ces états ?” Ensuite, ils expliquent leur dénuement de cette manière : “Le zikr de ces soufis, leurs lamentations, leurs exercices spirituels et leurs pleurs ne sont faits que pour attirer l’attention des gens vers eux et obtenir un intérêt matériel, rien d’autre.”

Hélas ! Si seulement ces pauvres gens pouvaient être présents lorsque des véritables soufis mouillent de leurs larmes l’endroit où ils se prosternent devant Le Seigneur ! Dans cette solitude, pour quelle créature ces amis d’Allah pleurent et se lamentent, si ce n’est pour confier leurs peines uniquement à leur Seigneur Bien-aimé ?

Madjzoube a déjà pleuré toutes les larmes du monde,

Il n’appartient qu’à Toi maintenant, Ô Seigneur, de déverser Tes grâces sur lui.

 

Les véritables soufis sont des vrais amoureux d’Allah, ayant une relation intime avec le Seigneur du Trône Suprême, et dont les pensées, les soupirs et les requêtes arrivent continuellement jusqu’au Trône divin.

Ils sont parfois silencieux, mais leur cœur ne tarie jamais. Maoulânâ Roûmî dit :

 



 

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                                               Maoulânâ Hakim Akhtar                  

 

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Si Laïla, qui en réalité, n’est qu’un corps rempli d’impuretés et destiné à la pourriture, peut rendre un homme fou-amoureux, comment cet Etre Pur qui mène à l’existence et ensuite réduit à néant des millions de beautés, comment cette source et origine de toutes les splendeurs ne peut-Il pas nous rendre fou-amoureux de Sa beauté ? Ce Seigneur sans pareil est Lui-même pur, son amoureux aussi est pur. Les prophètes -paix sur eux- et les saints, qui sont Ses amoureux, sont les plus grands et les plus honorés parmi les créatures des deux mondes. Allah Le Très-Haut n’accorde cet honneur qu’à Ses amoureux.

A l’inverse, que reçoit l’amoureux des « Laïla », des beautés de ce monde ? L’amour illusoire des formes ne peut qu’apporter la fausseté et l’illusion. Le mot “illusoire” lui-même signifie : faux et trompeur. L’amoureux de l’illusoire est toujours trompé : la bien-aimée pour laquelle il donne sa vie perd sa beauté avec le temps ou la maladie, et disparaît avec la mort ; et ce dernier se mord les doigts de regrets et de remords.

Tandis que l’objet de l’amoureux du Réel est Le Seigneur Lui-même, éternel, qui à chaque instant augmente en beauté, en puissance, en majesté et en splendeur. C’est pour cela que l’amour pour un tel Etre demeure toujours vivant et intense, et à l’heure de la mort, l’amoureux divin emporte avec lui le doux espoir de sa rencontre avec le véritable Bien-aimé.

 

Maoulânâ Roûmî dit :

 


L’intensité de l’amour des formes se refroidit graduellement jusqu’à disparaître totalement, car l’amoureux ou la bien-aimée perd progressivement de son attrait physique à cause de maladie, de la vieillesse, ou à la mort de l’un des deux. L’amour pour Le Créateur reste toujours jeune et enthousiaste dans le cœur de l’amoureux, pendant toute sa vie. Et même après la mort, dans le « monde intermédiaire » (Barzakh), dans la plaine du Rassemblement et dans le Paradis, les amoureux d’Allah chanteront toujours le doux nom de leur Bien-Aimé !

Une précision : les anecdotes concernant Laïla et Madjnou ou mettant en scène un amoureux et sa bien-aimée ne signifient pas que ces relations soient licites. Avoir des relations amoureuses avec une femme en dehors du mariage, ou avec un homme, (et vice-versa) est strictement interdit.

Maoulânâ Roûmî se sert de l’histoire de Madjnou et de Laïla uniquement pour nous enseigner l’amour du Créateur, comme on enseigne à un enfant : A comme âne, B comme bateau, C comme canard, etc. Tout le monde sait bien que le but n’est pas l’âne ni le bateau, mais l’enseignement de la lettre A, B et C par des images à la portée de la compréhension de l’enfant.


Maulânâ Roûmî dit :

 

 


 On peut être physiquement mature et pubère, avoir cent ans, tant qu’on ne se libère pas des chaînes de nos passions interdites, notre âme restera encore un enfant.

 

Nous voyons donc que par l’intermédiaire de ces anecdotes amoureuses –parfois grivoises– que notre nature d’enfant aime tant, maoulânâ Roûmî nous élève vers l’amour d’Allah. Car comme il l’a si bien démontré : comment l’amour pour Le Créateur  peut-il être moindre que l’amour pour une créature comme Laïla ? Si Madjnou avait creusé la tombe de Laïla et avait vu son cadavre décomposé et nauséabond, lui aussi se serait repenti de la folie d’avoir gâché sa vie pour une créature mortelle.

Hakimoul-oummate maoulânâ Achraf Ali Thanewi a dit : « Madjnou ne sera pas questionné pour ses actes accomplis après sa folie, mais il est fort possible qu’il lui soit demandé des comptes à propos de tous ses actes volontaires ayant provoqué sa folie. L’amour interdit pour une femme, ou pour un jeune garçon ou un homme, est un châtiment divin ; qu’Allah le Très-haut nous en protège tous. »

Le pèlerin dans le chemin d’Allah doit se protéger des relations interdites avec une femme (ou un homme) comme il se protège et reste loin des serpents venimeux.

 

                                                                       Madjzoube

 

Les autres péchés n’engendrent pas autant de méfaits que l’amour interdit pour une personne. Ce péché-là produit une obscurité très dense dans le cœur. Nous pouvons même dire qu’il détourne complètement notre cœur d’Allah. Supposons que le cœur soit une boussole et que le nord soit l’attention dirigée vers Allah. Les autres péchés font dévier l’aiguille à droite ou à gauche de quelques degrés seulement ; le regret et le repentir remettent rapidement l’aiguille vers le nord. Mais si quelqu’un tombe amoureux d’une personne (en dehors du cadre permis), et que son image et sa pensée occupent son cœur, alors l’aiguille fait une rotation de 90°, et quelques fois même de 180° et se retrouve ainsi totalement à l’opposé de sa direction initiale !

Ô Allah, protège-moi, toute ma famille, tous mes amis et les musulmans du monde entier du châtiment de l’amour interdit. Amine.

 

Note : Si on est déjà atteint de cette maladie mortelle de l’âme, alors il ne faut pas hésiter à se confier à un docteur de l’âme, c’est-à-dire à un maître spirituel. Ces médecins spirituels possèdent le remède efficace et éprouvé de cette maladie et de toutes les autres, et des centaines de malades ont été guéris par eux.

Lorsque les dispositions naturelles de l’être humain sont mal utilisées, elles détruisent notre vie matérielle et spirituelle. Par contre, lorsque ces mêmes penchants sont orientés vers le droit chemin, ils se transforment en une force bénéfique.

 

 

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